Accueil Blog Page 21

Conseil des ministres : Le gouvernement prévoie la réalisation d’infrastructures socioéconomique dans sept régions du Burkina Faso a hauteur de de 21 milliards Fcfa

Le conseil des ministres s’est tenu, ce mercredi 17 avril 2019, sous la présidence de S.E.M Roch Marc Christian Kaboré. Dans le bref point fait à la sortie de la séance de travail, le porte-parole du gouvernement, Remis Fulgance Dandjinou, a confié que le conseil a traité les dossiers inscrits à son ordre du jour et entendu des communications orales.

- Au titre du ministère en charge de l’Administration territoriale, le porte-parole du gouvernement a indiqué que le conseil a adopté le thème de la célébration de la fête nationale du 11 décembre 2019 à Tenkodogo. Il est intitulé : « Cent ans de la création du Burkina Faso : devoir de mémoire et engagement patriotique en vue de la consolidation de l’État-nation ».

- Au titre du ministère de la Santé, il a affirmé que le conseil a adopté les résultats de l’appel d’offre internationale après pré-qualification pour la construction du Centre hospitalier régional de Manga. Le délai d’exécution est de 18 mois.

- Au titre du ministère de l’Economie, des Finances et du développement, le conseil a adopté les résultats de l’appel d’offre nationale restreint pour les travaux de réalisation d’infrastructures socioéconomique dans sept régions du Burkina. Selon le porte-parole du gouvernement, il s’agit de la Boucle du Mouhoun, du Centre-est, du Centre-nord, du Centre-sud, de l’Est, du Nord et du Sahel. Ces réalisations se font dans le cadre du programme d’appui au développement des économies locales (PADEL). « Ces travaux devraient engendrer 17 989 emplois indirects et permettre la modernisation et la transformation de 7000 unités de productions informelles. Le financement est assuré par la BOAD et le budget national à hauteur de 21 milliards FCFA », a-t-il souligné.

- Au titre du ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique, le conseil a adopté un décret portant création d’emplois et nomination d’enseignants dans les emplois de professeur titulaire, de professeur titulaire hospitalo-universitaire, de maître de conférence, de maître deconférence agrégé hospitalo-universitaire à l’Université Joseph-Ki Zerbo.

COMMUNICATIONS ORALES

Au titre des communications orales, le ministre de la Santé, Pr Léonie Claudine Lougué s’est exprimée sur le mouvement de grève qui a lieu dans son département. Elle a confirmé ladite grève lancée par le SYNTSHA qui exige des meilleures conditions de vie et de travail pour les travailleurs de la santé humaine et animale et l’amélioration des plateaux techniques pour l’offre de santé aux populations.

« Nous voulons rassurer les populations que c’est vrai que la grève a lieu, mais le service minimum est assurée. Il est assuré dans certains endroits, organisé de concert avec le syndicat ; dans d’autres endroits, organisé avec les services techniques du ministère de la Santé et également avec l’aide des forces de défense et sécurité et des écoles et structures de formation », a affirmé la ministre de la Santé.

Selon elle, les concertations se poursuivent et le dialogue n’est pas rompu. « Le SYNTSHA exige l’application des protocoles d’accord et cette application est en cours depuis sa prise de fonction », a-t-elle souligné. Il y a certains points qui nécessitent une adaptation avec les textes règlementaires, mais le gouvernement n’a jamais arrêté de mettre en application les promesses qu’il a fait au niveau des partenaires sociaux. « Tout se poursuit et tout se met en œuvre pour que les points de revendication répondent aux promesses issues des protocoles d’accord avec le gouvernement », a conclu la ministre de la Santé.

DCPM/Ministre de la communication et des relations avec le Parlement

Coopération parlementaire : L’UPA et le Conseil d’Alshura s’engagent

Le Président de l’Union parlementaire africaine (UPA) et Président de l’Assemblée nationale du Burkina Faso, Alassane Bala Sakandé, a effectué une visite de travail et d’amitié, du 29 mars au 6 avril 2019 à Doha, sanctionnée par la signature d’un mémorandum d’entente de coopération parlementaire.

La visite a eu lieu du 29 mars au 6 avril dernier à Doha sur invitation du Président du Conseil d’Alshura du Qatar, Ahmed Bin Abdellah Bin Zaid Al Mohamoud, et a permis de renforcer les liens d’amitié et de coopération entre le Conseil d’Alshura de l’Etat du Qatar et l’Union parlementaire africaine.

A cet effet, le Président du Conseil d’Alshura et son hôte le Président de l’Union parlementaire africaine, Alassane Bala Sakandé, ont eu, dans les locaux du Conseil le 31 mars dernier, une séance de travail en présence du Secrétaire général de l’UPA, Boubacar Gado Idi.

Après les échanges, les deux chefs de délégation ont paraphé un mémorandum d’entente de coopération, réaffirmant ainsi leur volonté commune à développer une coopération fructueuse entre leurs institutions dans le cadre de projets d’intérêt partagé et au sein des instances internationales. Le mémorandum d’entente de coopération souligne également la nécessité de la défense des valeurs et principes de la démocratie et de bonne gouvernance par l’UPA et le Conseil d’Alshura.

Le Chef du parlement burkinabè a mis à profit son séjour à Doha pour s’entretenir avec des responsables des organisations, Qatar charity, Alliance mondiale des terres arides et Qatar Fondation. Avec ces acteurs, les échanges ont porté sur la dynamique d’intensification des appuis de ces organismes au profit des pays africains notamment le Burkina Faso.

Le Président de l’Assemblée nationale, Alassane Bala Sakandé, a rencontré le personnel de l’ambassade et des membres de la communauté burkinabè vivant au Qatar. En compagnie de l’ambassadeur du Burkina Faso au Qatar, Adama Compaoré, les échanges ont porté sur les défis de l’intégration réussie des Burkinabè dans cette partie du monde.

La visite officielle de travail et d’amitié du Président de l’Union parlementaire africaine a ainsi permis de renforcer le partenariat de l’UPA avec le Conseil d’Alshura de l’Etat du Qatar. Les différents contacts noués avec des acteurs sur place par le Président de l’Assemblée nationale du Burkina Faso s’inscrivent dans la lutte contre l’insécurité alimentaire au sein des couches défavorisées et la promotion de la paix et la solidarité entre les peuples.

Oumarou MOGMENGA,
Pour la Direction des médias de l’Assemblée nationale

Accroissement de l’offre énergétique : Le Burkina signe six conventions avec la CEDEAO

Dans le cadre de la 3e édition de la Semaine des énergies et énergies renouvelables d’Afrique (SERRA), qui se tient du 4 au 6 avril 2019 à Ouagadougou, six conventions ont été signées entre l’Etat burkinabè et la CEDEAO (Communauté des Etats de l’Afrique de l’ouest) afin d’accroître l’offre énergétique et de résoudre les problèmes liés aux énergies de façon générale au Burkina Faso. Et c’est le ministre en charge de l’Energie, Bachir Ouédraogo, qui a procédé à la signature desdites conventions, ce vendredi 5 avril.

150 mégawatts d’énergie solaire, c’est ce dont devrait bénéficier les populations burkinabè grâce aux six conventions signées entre l’Etat burkinabè et la Communauté des Etats de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO). La signature des conventions est intervenue ce vendredi 5 avril, en présence du premier responsable du département de l’Energie, Bachir Ouédraogo. Selon lui, l’Etat seul ne peut pas combler tous les besoins énergétiques de la population. C’est pourquoi, dit-il, avec la signature de ces différentes conventions, une première dans le domaine, le Burkina Faso s’est engagé à prendre le leadership en matière d’énergie solaire dans la sous-région. Un investissement qui contribuera à réduire le prix de l’énergie solaire en dessous de 50 francs le kilowatt/heure, un prix jamais égalé dans la sous-région. « Et cela, avec l’accompagnement de la CEDEAO, l’Alliance solaire, les Etats-Unis ».

Pour le chargé de programme de l’Institut mondial pour la croissance verte et bio du Burkina, Lamine Ouédraogo, la signature des conventions est un mémorandum d’attente signé avec la CEDEAO pour les questions d’énergie renouvelable. Un mémorandum qui permettra aux deux institutions de pouvoir travailler main dans la main afin de faciliter la transition énergétique des pays membres de la CEDEAO.

Photo de famille la signature des six conventions dans le domaine de l’énergie

Et dans le cas du Burkina, il s’agira, pour l’institut, d’accompagner et appuyer, dans un premier temps, le ministère en charge de l’Energie dans la formulation de ses projets et de leur programmation pour qu’ils puissent être soumis au Fonds vert pour le climat. Et dans un second temps, il s’agira d’accompagner le ministère dans la mobilisation des ressources auprès d’autres structures de financement.

Et le directeur juridique et des contentieux du ministère de l’Intérieur, Hermann Nacambo, de préciser que les six conventions signées interviennent dans un cadre de partenariat public-privé avec cinq entreprises pour la production cumulée de 150 mégawatts sur six sites avec des délais de construction très brefs.

Des conventions qui, selon lui, se résument à des outils et instruments juridiques permettant aux deux parties de faire en sorte que dans les mois à venir, les centrales puissent être disponibles et exploitables sur une durée de 25 ans, avant d’être rétrocédées à la SONABEL. A l’en croire, la signature de ces différents contrats permettra d’accroître l’offre énergétique et de résoudre tous les problèmes connus dans le domaine de l’énergie.

Yvette Zongo
Lefaso.net

Semaine des énergies et énergies renouvelables d’Afrique (SEERA) : Le Burkina veut mieux amorcer la transition énergétique

La Semaine des énergies et énergies renouvelables d’Afrique (SEERA) a ouvert ses portes ce 4 avril 2019 à Ouagadougou. L’objectif de cette 3e édition, qui se poursuivra jusqu’au 6 avril prochain, est de réfléchir à des politiques et innovations pour une transition énergétique réussie. Le Royaume du Maroc est le pays invité d’honneur, du fait de son expérience et des avancées accomplies dans le domaine du solaire. Le lancement de l’événement a rassemblé plusieurs acteurs du monde de l’énergie autour du Premier ministre Christophe Joseph Marie Dabiré.

Devant les participants et les exposants, l’ambassadeur du Maroc, Bouaz Farhaz, a vanté l’avancée de son pays en matière de transition énergétique. Pays invité d’honneur à cette 3e édition de la Semaine des énergies et énergies renouvelables d’Afrique (SEERA), le royaume chérifien entend partager son expérience, afin que le Burkina Faso accroisse son autonomie énergétique à travers la promotion des photovoltaiques.

« Le Burkina Faso deviendra le premier pôle énergétique de l’Afrique de l’Ouest avec la transition énergétique », peut-on retenir de l’allocution du ministre de l’Energie, Dr Bachir Ismaël Ouédraogo. A l’en croire, son département ambitionne de faire du secteur énergétique, un des piliers du développement économique et social du Burkina. Pour lui, l’ambition du gouvernement est d’atteindre, d’ici 2020, une puissance disponible de 1 000 Mw, un million d’abonnés au réseau de la SONABEL, un taux d’accès à l’énergie de 45%, un taux d’électrification rural de 19% et une part de 50% des énergies renouvelables dans le parc énergétique national.

Le ministre Ouédraogo voit aussi cette édition comme une opportunité d’échange sur l’harmonisation des politiques énergétiques en Afrique, la mutualisation des investissements inter-régionaux dans le secteur de l’énergie et la contribution des partenaires techniques et financiers. Une occasion pour lui de lancer une invite à l’endroit du secteur privé pour le financement des infrastructures énergétiques et la mise en place d’un cluster énergies renouvelables.

Pour le parrain de la SEERA 2019, Dr Lassina Zerbo, secrétaire exécutif de l’Organisation du traité sur l’interdiction complète des essais nucléaires, « les défis énergétiques auxquels font face les pays africains demeurent une contrainte pour leur transformation. D’où la nécessité pour les Etats de développer d’autres sources d’énergie ». Une position corroborée par le Premier ministre qui a déclaré que « les ressources fossiles sont en train de finir et il faut prévoir d’autres sources d’énergie pour assurer une transition énergétique ».

Les participants ont donc trois jours pour débattre afin de proposer des solutions pour une transition énergétique réussie. C’est également une opportunité pour les entrepreneurs dans le domaine de l’énergie de présenter leurs produits et de nouer des partenariats.

Edouard K. Samboé
samboeedouard@gmail.com
Lefaso.net

Suède-UNICEF : Environ 10 milliards de F CFA pour améliorer le bien-être des enfants burkinabè

Réduire la pauvreté et la vulnérabilité des enfants dans les régions de la Boucle du Mouhoun, du Centre-Nord, du Nord et de l’Est. C’est ce qui a prévalu ce jeudi 4 avril 2019, à la signature d’une convention de financement entre le gouvernement suédois et l’UNICEF. Cet accord d’une valeur d’environ 10 milliards de francs CFA, permettra de mettre en place un programme de protection sociale sensible à l’enfant dans 15 communes du Burkina Faso.

Au total, ce sont 3700 ménages dont 11 100 enfants (50% de garçons et 50% de filles) dans 15 communes du Burkina, qui vont bénéficier de ce programme de protection sociale sensible à l’enfant. Dans la pratique, ledit programme entend lutter contre la pauvreté multidimensionnelle afin d’améliorer la réalisation des droits des enfants et renforcer le dispositif national de protection sociale en vue d’aboutir d’ici à 2022 à la mise en place d’un socle de protection sociale au Burkina Faso.

En effet, explique la représentante résidente de l’UNICEF au Burkina Faso, Dr Anne Vincent, au moment où la pauvreté monétaire de la population burkinabè est estimée 40, 1%, celle des enfants est encore plus élevée, à 45, 3%. Pis, selon elle, une autre forme de pauvreté affecte gravement les enfants, il s’agit de la pauvreté non monétaire multidimensionnelle.

« Pour un enfant, on considère que ce n’est pas le fait d’avoir de l’argent en main qui est important , mais d’avoir accès à tous les services qui répondent aux droits des enfants, notamment l’accès à l’éducation, à la santé, à la nutrition, à l’eau et l’assainissement , etc. », a-t-elle signifié, précisant que ce type de pauvreté est très élevé dans certaines régions du pays, comme celle de la Boucle du Mouhoun, l’Est, le Nord et le Centre- Nord.

En réponse, l’UNICEF et ses partenaires dont le gouvernement suédois, ont initié ce programme qui ambitionne de relever le niveau de bien-être des enfants. Cela implique un travail multisectoriel sur tous ces facteurs qui affectent leur survie. « Nous allons travailler avec Save the children international et un gros de travail de monitorage sera mis en place dans le pays pour la première fois. On aura un appui technique du centre de recherche de l’UNICEF pour le monitorage et l’évaluation », a indiqué l’ambassadrice des enfants.

Le registre unique des personnes vulnérables

Dans le cadre de l’exécution de ce programme, la représentante de l’UNICEF confie que des mesures ont été prises pour que les bénéficiaires puissent en profiter. Il est notamment question de l’établissement d’un registre unique des personnes vulnérables. Ce registre, selon Anne Vincent, est un outil fédérateur qui permettra de lister dans chaque commune, les personnes les plus vulnérables identifiées sur des critères spécifiques.

« On ne veut pas qu’une certaine aide aille vers des gens qui sont mieux financièrement », a-t-elle relevé. Puis de poursuivre : « Quand on met en place un programme basé sur le transfert de fonds vers les familles vulnérables, Il est très important de cibler les vrais bénéficiaires, de faire ensuite du monitorage pour voir s’il n’y a pas eu de fuite des fonds qui ont été distribués , mais aussi de voir si cet argent qui a été donné aux familles et va vraiment vers les enfants ».

Partenaire financier de l’UNICEF dans la cadre de ce programme, la chargée d’affaires de la Suède, Mia Rimby, a émis le souhait que ce programme puisse permettre de rompre avec la chaîne de pauvreté multidimensionnelle. Mieux, de donner la possibilité aux parents de d’offrir un meilleur avenir aux enfants.

Le Secrétariat permanent du Conseil national de protection sociale, représenté par Moussa Zorom, s’est réjoui de cet accord qui intervient au moment où le Burkina est en train d’amorcer la construction d’un socle de protection sociale.

En rappel, ce sont 15 communes du Burkina qui vont bénéficier du présent programme. Il s’agit de cinq communes de la région de la Boucle du Mouhoun (Boromo, Dédougou, Kona, Safané et Yé) ; quatre du Centre-Nord (Zimanga, Dargo, Pensa et Korimoro) ; trois du Nord (Pilimpikou, Kossouka, Bassi) ; trois communes de la région de l’Est ( Madjoari, Tansarga, Namounou).

Nicole Ouédraogo
Lefaso.net

Compte rendu du conseil des ministres du mercredi 3 avril 2019

Le Conseil des ministres s’est tenu à Ouagadougou, le mercredi 03 avril 2019, en séance ordinaire, de 09 H 30 mn à 16 H 40 mn, sous la présidence de Son Excellence Monsieur Roch Marc Christian KABORE, Président du Faso, Président du Conseil des ministres. Il a délibéré sur les dossiers inscrits à son ordre du jour, entendu des communications orales, procédé à des nominations et autorisé des missions à l’étranger.

I. DELIBERATIONS
I.1. AU TITRE DE LA REFORME DES INSTITUTIONS ET DE LA MODERNISATION DE L’ADMINISTRATION, LE CONSEIL A ADOPTE NEUF (09) RAPPORTS.

I.1.1. Pour le compte du ministère des Affaires étrangères et de la coopération :
- un rapport relatif à deux décrets portant respectivement ouverture d’un Consulat honoraire du Burkina Faso en République du Mozambique et nomination d’un Consul honoraire du Burkina Faso à Maputo.

L’ouverture de ce Consulat honoraire permettra de renforcer la coopération entre la République du Mozambique et notre pays et ouvrira la voie à plus d’opportunités d’échanges avec la sous-région australe.

L’adoption de ces décrets permet l’ouverture du Consulat honoraire du Burkina Faso à Maputo, en République du Mozambique et la nomination de Monsieur Adil Mohamed JUSSUB en qualité de Consul honoraire de notre pays à Maputo avec pour circonscription consulaire, l’ensemble du territoire mozambicain.
- un projet de loi portant autorisation de ratification de la Convention portant création de l’Alliance pour le Biodigesteur en Afrique de l’Ouest et du Centre, adoptée à Ouagadougou, le 04 octobre 2018.

La ratification de cette convention traduit l’engagement de notre pays à promouvoir une politique de développement socio-économique intégrant la préservation de l’environnement, la promotion d’une source d’énergie multifonctionnelle et la résilience aux effets du changement climatique.
Le Conseil a marqué son accord pour la transmission dudit projet de loi à l’Assemblée nationale.

I.1.2. Pour le compte du ministère de la Sécurité :
- un rapport relatif à huit (08) décrets d’application de la loi n°027-2018/AN du 1er juin 2018 portant statut du Cadre de la Police nationale conformément aux articles 16, 106, 124, 174, 195 et 201 de ladite loi.

Il s’agit :
- du décret portant Code de déontologie du Cadre de la Police nationale ;
- du décret portant attributions, composition, organisation et fonctionnement de la Commission d’avancement du personnel du Cadre de la Police nationale ;
- du décret portant règlement de discipline générale du Cadre de la Police nationale ;
- du décret portant attributions, composition, organisation et fonctionnement du Conseil de discipline de la Police nationale ;

- du décret portant conditions et modalités d’organisation des stages de formation, de spécialisation et de perfectionnement du personnel du Cadre de la Police nationale ;

- du décret portant attributions, composition, organisation et fonctionnement de la conférence des Commissaires de Police ;
- du décret portant attributions, composition et fonctionnement du Conseil de santé de la Police nationale ;
- du décret portant conditions et modalités d’affectation du personnel du Cadre de la Police nationale.

L’adoption de ces décrets permet une meilleure organisation du Cadre de la Police nationale et une bonne gestion des carrières du personnel et ce, conformément aux accords conclus le 08 mars 2019 entre l’Union Police nationale (UNAPOL) et le ministère de la Sécurité.

I.1.3. Pour le compte du ministère de la Justice :
- un projet de loi portant création du Tribunal de grande instance (TGI) de Boulsa.
La création de cette juridiction vise à désengorger le TGI de Kaya, à rapprocher davantage la justice des justiciables et à mieux couvrir les besoins de justice des citoyens établis dans cette localité.

Le Conseil a marqué son accord pour la transmission dudit projet de loi à l’Assemblée nationale.
I.1.4. Pour le compte du ministère de l’Economie, des finances et du développement :
- une ordonnance portant autorisation de ratification de l’accord de prêt n°1011 conclu à Ouagadougou le 18 février 2019 entre l’Etat burkinabè et le Fonds koweitien pour le développement économique arabe (FKDEA) pour le financement du Projet de construction et de bitumage de la route nationale n°10 (RN10) entre Tougan et Ouahigouya.

Le coût global du projet est estimé à 71 millions de dollars US, soit environ trente-neuf milliards cinquante millions (39 050 000 000) de F CFA HT. La FKDEA apporte une contribution partielle sous forme de prêt à hauteur de 15 millions de dollars US, soit environ huit milliards deux cent cinquante millions (8 250 000 000) de F CFA HT.
Ce projet de construction et de bitumage de la RN10 constitue un maillon de la route communautaire de l’UEMOA n°Cu-12 permettant de relier Abidjan (Côte d’Ivoire) à Mopti (Mali) en passant par Bobo-Dioulasso (Burkina Faso).

I.1.5. Pour le compte du ministère du Commerce, de l’industrie et de l’artisanat :
- un décret portant adoption des statuts du Conseil burkinabè de l’anacarde (CBA).
L’adoption de ce décret permet de doter le CBA de textes règlementaires lui permettant d’accomplir efficacement ses missions, conformément aux dispositions du décret n°2014-611/PRES/PM/MEF/MFPTSS du 24 juillet 2014, portant statut général des Etablissements publics de l’Etat à caractère professionnel.
- un rapport relatif aux perspectives pour la prochaine campagne cotonnière 2019-2020.

Les intentions de cultures font ressortir une projection de 1 008 920 hectares dans les trois zones cotonnières pour la campagne cotonnière 2019-2020.
Le Conseil a instruit les ministres en charge du dossier de prendre les dispositions nécessaires, de concert avec les acteurs de la filière coton, pour un accompagnement du secteur afin de permettre le bon déroulement de ladite campagne.

I.1.6. Pour le compte du ministère de l’Environnement, de l’économie verte et du changement climatique :
- un rapport relatif à cinq (05) décrets d’application de la loi n°063/2015/CNT du 15 septembre 2015 portant statut du personnel du Cadre paramilitaire des Eaux et forêts.

Il s’agit :

- du décret portant modalités, critères et conditions d’évaluation et d’avancements du personnel du Cadre paramilitaire des Eaux et forêts ;
- du décret portant composition, attributions et fonctionnement de la Commission d’avancement du personnel du Cadre paramilitaire des Eaux et forêts ;
- du décret portant composition, attributions et fonctionnement de la Commission d’affectation du personnel du Cadre paramilitaire des Eaux et forêts ;
- du décret portant composition, attributions et fonctionnement du Conseil supérieur du Cadre paramilitaire des Eaux et forêts ;

- du décret portant attributions, composition, organisation et fonctionnement du Conseil de discipline du Cadre paramilitaire des Eaux et forêts.
L’adoption de ces décrets permet une meilleure organisation du Cadre paramilitaire des Eaux et forêts, en application de la loi n°063/2015/CNT du 15 septembre 2015 portant statut du personnel du Cadre paramilitaire des Eaux et forêts.
I.1.7. Pour le compte du ministère des Sports et des loisirs :
- un rapport relatif à la candidature du Burkina Faso à l’organisation des 13èmes jeux africains de 2023.

Organisés sous l’égide de la Commission de l’Union africaine, les Jeux africains constituent un évènement qui regroupe tous les quatre (04) ans, la jeunesse du continent autour de plusieurs disciplines sportives en vue de promouvoir le sport de haut niveau et les échanges culturels entre les Etats africains.

L’organisation de ce grand évènement sportif au Burkina Faso permettra entre autres de générer des emplois directs et indirects, de mobiliser la jeunesse et de contribuer à la mise en œuvre du projet de la relève sportive dans notre pays.
Le Conseil a marqué son accord pour la candidature du Burkina Faso à l’organisation des 13èmes Jeux africains au Burkina Faso en 2023 et instruit les ministres concernés à prendre les mesures nécessaires pour le suivi du dossier.

II. COMMUNICATIONS ORALES

II.1. Le ministre des Affaires étrangères et de la coopération a fait au Conseil le bilan de la participation du Burkina Faso aux travaux des réunions ministérielles sur l’opérationnalisation de la Force conjointe du G5 Sahel tenues à New York, les 28 et 29 mars 2019.

Notre pays assurant la présidence du G5 Sahel, Son Excellence Monsieur le ministre en charge des Affaires étrangères du Burkina Faso a livré une déclaration dans laquelle il a fait l’état de la situation sécuritaire dans l’espace G5 Sahel.
Il a salué l’appui que le Conseil de Sécurité apporte à la Force conjointe depuis sa création en février 2017 et a également insisté sur la nécessité d’adapter l’Arrangement technique entre la MINUSMA et la Force conjointe aux réalités des menaces auxquelles font face l’ensemble des Etats du G5 Sahel.

II.2. Le ministre de la Sécurité a fait au Conseil la situation des évènements survenus à Zoaga et à Arbinda ayant entrainé des pertes en vies humaines.
Les ministres d’Etat en charge de la défense et de l’administration territoriale ont effectué une mission à Arbinda.

Le Conseil a instruit les ministres en charge du dossier de prendre toutes les dispositions pour rétablir la sécurité et apporter un soutien humanitaire aux victimes et aux populations déplacées de ces deux localités.
Le Conseil déplore ces événements et présente ses condoléances aux familles éplorées. Il invite les populations au calme et à la retenue afin de permettre que la loi puisse être appliquée dans toute sa rigueur.

II.3. Le ministre de l’Energie a fait au Conseil une communication relative à l’organisation de la 3ème édition de la Semaine des énergies et énergies renouvelables d’Afrique (SEERA) qui se tiendra du 04 au 06 avril 2019 à Ouagadougou, sous le patronage de Son Excellence Monsieur le Premier ministre.
Placée sous le thème : « Politiques et innovations pour une transition énergétique réussie », la SEERA 2019 est un cadre de réflexion et de partage d’expériences en vue de formuler des recommandations concrètes à l’endroit des différents acteurs pour assurer une transition énergétique réussie en Afrique.

III. NOMINATIONS
III.1. NOMINATIONS DANS LES FONCTIONS INDIVIDUELLES
A. AU TITRE DE LA PRESIDENCE DU FASO

- Monsieur Smaïla OUEDRAOGO, Mle 240 997 X, Maître assistant hospitalo-universitaire en Epidémiologie, est nommé Secrétaire permanent du Conseil national de lutte contre le Sida et les IST (SP/CNLS-IST).
B. AU TITRE DU MINISTERE DE LA JUSTICE

- Monsieur Théophile SAWADOGO, Mle 130 242 B, Magistrat, catégorie P5, 1er grade, 4ème échelon, est nommé Secrétaire général ;
- Monsieur Issa Saferiba FAYAMA, Mle 130 274 L, Magistrat, catégorie P, 1er grade, 4ème échelon, est nommé Directeur de cabinet ;

- Monsieur Adama SAWADOGO, Mle 92 218, Economiste, 1ère classe, 9ème échelon, est nommé Directeur général des études et des statistiques sectorielles, cumulativement Responsable du « Programme pilotage et soutien » ;
- Monsieur Mathieu Wendpagnagdé COMPAORE, Mle 200 494 Z, Conseiller en gestion des ressources humaines, 1ère classe, 3ème échelon, est nommé Directeur des ressources humaines ;

- Monsieur Souleimane KIENTEGA, Mle 216 169 F, Inspecteur du trésor, 1ère classe, 4ème échelon, est nommé Directeur de l’administration des finances ;
- Monsieur Roch Omar BOUGOUMA, Mle 255 961 S, Informaticien, Ingénieur des travaux informatiques, 1ère classe, 1er échelon, est nommé Directeur des services informatiques ;

- Monsieur Abdoul Azisse OUEDRAOGO, Mle 34 048 X, Inspecteur des Impôts, 1ère classe, 8ème échelon, est nommé Directeur des marchés publics ;
- Monsieur Bachirou NANA, Mle 102 946 Z, Conseiller en sciences et techniques de l’information et de la communication, 1ère classe, 6ème échelon, est nommé Directeur de la communication et de la presse ministérielle ;
- Monsieur Bélibi Sébastien DAILA, Mle 130 405 L, Magistrat, 1er grade, 1er échelon, est nommé Directeur du développement institutionnel et de l’innovation.

C. AU TITRE DU MINISTERE DE L’ECONOMIE, DES FINANCES ET DU DEVELOPPEMENT

- Monsieur Moussa NOMBO, Mle 56 692 W, Administrateur des services financiers, 1ère classe, 8ème échelon, est nommé Contrôleur interne au sein du Projet d’appui à l’enseignement supérieur (PAES) ;
- Monsieur Bernard BERE, Mle 37 37 051 A, Ingénieur statisticien économiste, 1ère classe, 6ème échelon, est nommé Directeur général adjoint de l’Institut national de la statistique et de la démographie (INSD).

D. AU TITRE DU MINISTERE DE L’ENVIRONNEMENT, DE L’ECONOMIE VERTE ET DU CHANGEMENT CLIMATIQUE

- Monsieur Sombenomé David SABA, Mle 24 242 S, Inspecteur des eaux et forêts, 1ère classe, 13ème échelon, est nommé Inspecteur technique des services ;
- Monsieur Pagnangdé Bertrand TAPSOBA, Mle 46 077 C, Inspecteur des eaux et forêts, 7ème grade, 2ème échelon, est nommé Directeur des forêts et de la reforestation ;
- Monsieur Ousséni OUEDRAOGO, Mle 306 760 L, Inspecteur des eaux et forêts, 1ère classe, 2ème échelon, est nommé Directeur du suivi, de l’évaluation et de la capitalisation ;

- Monsieur Kombi Ambroise ZONGO, Mle 31 929 G, Inspecteur des eaux et forêts, 2ème grade, 5ème échelon, est nommé Directeur de la coordination des projets et programmes ;
- Monsieur Yiendié LANKOANDE, Mle 94 504 A, Inspecteur des eaux et forêts, 1ère classe, 2ème échelon, est nommé Directeur provincial de l’Environnement, de l’économie verte et du changement climatique de la Gnagna ;

- Monsieur Salifou SANDWIDI, Mle 59 023 C, Inspecteur des eaux et forêts, 1ère classe, 2ème échelon, est nommé Directeur provincial de l’Environnement, de l’économie verte et du changement climatique du Kadiogo ;
- Monsieur Libya Adama Tayirou TRAORE, Mle 306 796 E, Inspecteur des eaux et forêts, 2ème grade, 1er échelon, est nommé Directeur provincial de l’Environnement, de l’économie verte et du changement climatique du Soum.

III.2. NOMINATIONS DANS LES CONSEILS D’ADMINISTRATION

Le Conseil a procédé à la nomination d’Administrateurs et de Présidents aux Conseils d’administration :
- de l’Agence de l’eau des Cascades et de l’Agence de l’eau du Liptako, au titre du ministère de l’Eau et de l’assainissement ;
- du Centre national de semences forestières (CNSF), au titre du ministère de l’Environnement, de l’économie verte et du changement climatique ;
- du Fonds national pour la promotion du sport et des loisirs (FNPSL) au titre du ministère des sports et des loisirs.
La liste de ces nominations sera publiée dans le Journal Officiel du Faso.

III.2. NOMINATIONS DANS LES CONSEILS D’ADMINISTRATION
A. MINISTERE DE L’EAU ET DE L’ASSAINISSEMENT

Le Conseil a adopté quatre (04) décrets.
Le premier décret nomme les personnes ci-après, Administrateurs au Conseil d’administration de l’Agence de l’eau du Liptako, pour un premier mandat de trois (03) ans.

Au titre du ministère de l’Eau et de l’assainissement :
- Monsieur Tidiane NIKIEMA, Mle 203 320 V, Ingénieur du génie rural, Option Eau et environnement.
Au titre du ministère de l’Environnement, de l’économie verte et du changement climatique :

- Monsieur Simon DRABO, Mle 24 234 H, Inspecteur des Eaux et forêts.
Au titre du ministère de l’Economie, des finances et du développement :
- Monsieur Yaya TRAORE, Mle 200 552 M, Conseiller des affaires économiques.
Au titre du ministère de l’Agriculture et des aménagements hydro-agricoles :
- Monsieur Inoussa WAONGO, Mle 22 168 R, Ingénieur du développement rural, Option vulgarisation agricole.
Au titre des usagers de l’eau :

- Madame Aminintou MINT BOBO, Présidente de l’association Al Gafiet de l’Oudalan ;
- Monsieur Labodi André OUOBA, Président de l’Union provinciale des entrepreneurs agricoles de la Gnagna ;
- Monsieur Sompagnimdé Romain YAMEOGO, Représentant des entreprises de Bâtiments et travaux publics.

Au titre des collectivités territoriales :

- Monsieur Max Adolphe LANKOANDE, Maire de la Commune de Bogandé ;
- Monsieur Wendiatta SAWADOGO, Maire de la Commune de Pissila ;
- Monsieur Boureima WEREM, Maire de la Commune de Arbinda ;
- Monsieur Issaka YAMEOGO, Maire de la Commune de Yalgo.
Au titre du personnel de l’Agence de l’eau du Liptako :
- Monsieur Valentin TIAMA, Mle 254 961 T, Attaché en études et analyses, Option Géologie.

Le deuxième décret renouvelle le mandat de Monsieur Amadou Nouhoun MAIGA, Chargé de gestion des ressources et de la sécurité alimentaire à l’ONG A2N, Administrateur représentant les usagers de l’eau au Conseil d’administration de l’Agence de l’eau du Liptako, pour une dernière période de trois (03) ans.

Le troisième décret nomme Monsieur Tidiane NIKIEMA, Mle 203 320 V, Ingénieur du génie rural, Option Eau et environnement, Président du Conseil d’administration de l’Agence de l’eau du Liptako, pour un premier mandat de trois (03) ans.
Le quatrième décret nomme Monsieur Seydou OUATTARA, Mle 88 254 K, Médecin épidémiologiste, Administrateur représentant le collège de l’administration au Conseil d’administration de l’Agence de l’eau des Cascades pour un premier mandat de trois (03) ans.

B. MINISTERE DE L’ENVIRONNEMENT, DE L’ECONOMIE VERTE ET DU CHANGEMENT CLIMATIQUE

Le Conseil a adopté trois (03) décrets.
Le premier décret nomme les personnes ci-après, Administrateurs représentant l’Etat au Conseil d’administration du Centre national de semences forestières (CNSF), pour un premier mandat de trois (03) ans.
Au titre du ministère de l’Environnement, de l’économie verte et du changement climatique :

- Monsieur Justin GOUNGOUNGA, Mle 26 860 Z, Inspecteur des Eaux et forêts ;
- Monsieur Adama DOULKOM, Mle 29 244 N, Inspecteur des Eaux et forêts.
Au titre du ministère de l’Enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l’innovation :
- Monsieur Hamidou TRAORE, Mle 32 511 C, Maître de recherche.
Au titre du personnel du Centre national de semences forestières (CNSF) :
- Monsieur Sié KAMBOU, Mle 10 034, Biologiste.

Le deuxième décret renouvelle le mandat de Monsieur Pèguewindé Rodolphe BANCE, Mle 119 278 E, Inspecteur du trésor, Administrateur représentant l’Etat au titre du ministère de l’Economie, des finances et du développement au Conseil d’administration du Centre national de semences forestières (CNSF), pour une dernière période de trois (03) ans.

Le troisième décret nomme Monsieur Justin GOUNGOUNGA, Mle 26 860 Z, Inspecteur des Eaux et forêts, Président du Conseil d’administration du Centre national de semences forestières, pour un premier mandat de trois (03) ans.

C. MINISTERE DES SPORTS ET DES LOISIRS

Le Conseil a adopté un décret portant renouvellement du mandat de Monsieur Trapsida ZONGO, Mle 47 199 X, Administrateur des hôpitaux et des services de santé, Administrateur représentant le Comité national olympique et des sports burkinabè (CNOSB), au Conseil d’administration du Fonds national pour la promotion du sport et des loisirs (FNPSL), pour une dernière période de trois (03) ans.

Le Ministre de la Communication et des Relations avec le Parlement, Porte-parole du gouvernement,

Rémis Fulgance DANDJINOU
Officier de l’ordre national

Burkina Faso – Chine populaire : Top départ d’une coopération parlementaire prometteuse

Le Président de l’Assemblée nationale du Burkina Faso, Alassane Bala Sakandé, a conduit à Pékin du 23 au 29 mars 2019, une mission officielle de travail et d’amitié en Chine populaire. Dans l’Empire du milieu, la délégation des députés burkinabè a tenu des séances de travail avec les autorités parlementaires chinoises et a effectué des visites de terrain dans des villes de Chine.

Répondant à l’invitation de son homologue de l’Assemblée populaire nationale de Chine, Alassane Bala Sakandé a effectué, du 23 au 29 mars 2019 à Beijing, une visite officielle de travail en Chine. Cette mission entre dans le cadre du l’établissement des relations parlementaires entre le Burkina Faso et la Chine populaire.

En effet, les deux présidents d’Assemblée se sont entretenus, le 26 mars 2019, dans les locaux du grand palais du peuple chinois. Li Zhanshu et Alassane Bala Sakandé ont ainsi saisi l’occasion pour activer les leviers d’une coopération parlementaire fructueuse entre la Chine populaire et le Burkina Faso. Tout en saluant les efforts déployés par le pouvoir en place pour le développement du Burkina Faso, le Président de l’Assemblée populaire nationale de Chine s’est engagé à promouvoir des échanges multisectoriels à même de soutenir la mise en œuvre des actions dans les secteurs de coopération parlementaire.

Les deux délégations posant dans les locaux du grand palais du peuple chinois le 26 mars 2019 à l’issue de l’audience

Li Zhanshu a souligné à propos de la visite de Alassane Bala Sakandé en Chine que « c’est la première fois qu’un président de l’Assemblée nationale du Burkina Faso effectue une visite officielle de travail en Chine ». Il s’est félicité que son hôte soit « le premier Chef de parlement dans le monde qui ait visité la Chine durant le premier trimestre 2019 ».

Pour sa part, le Chef du parlement burkinabè a souligné que le déploiement de la coopération parlementaire doit viser au renforcement des liens d’amitié entre les peuples chinois et burkinabè. Au terme de l’audience, il a adressé une invitation à son homologue chinois à visiter le Burkina Faso.

Dans la province du Guangdong en Chine populaire, le Chef du parlement burkinabè a aussi été reçu en audience le 27 mars 2019 par la Présidente du comité permanent de l’Assemblée populaire provinciale du Guangdong, Li Yumei. Les deux personnalités se sont engagées à tout mettre en œuvre pour accélérer l’autonomisation des femmes au Burkina Faso.

Les députés burkinabè se sont entretenus également avec un groupe d’investisseurs membres de la fédération nationale d’industrie et du commerce de Chine.

La délégation des députés a mis à profit son séjour pour découvrir des entreprises modèles dans les secteurs du développement en terre chinoise. Il s’agit notamment des visites à la station de généralisation des techniques agricoles de Guangdong, aux sociétés Poly Group et Huawei et au musée du palais impérial chinois.

Oumarou Mogmenga,

Pour la Direction des médias de l’Assemblée nationale.

Burkina Faso – Pakistan : Le Président Arif Alvi reçoit les lettres de créance de l’ambassadeur Souleymane Koné

Son Excellence Souleymane Koné, Ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire du Burkina Faso auprès de la République islamique du Pakistan avec résidence à Koweït City a présenté ses lettres de créance à son Excellence Dr Arif Alvi, Président de la République islamique du Pakistan le vendredi 29 mars 2019.

A l’issue de cette cérémonie très solennelle et protocolaire de remise de lettres de créance qui s’est déroulée au Palais de Aiwan-e-Sadr, le palais présidentiel à Islamabad, le Président Alvi a accordé à Monsieur l’Ambassadeur, un entretien au cours duquel il a salué le début d’une excellence relation de coopération entre le Burkina Faso et la République islamique du Pakistan. Avant de conclure son propos, il n’a pas manqué de féliciter Son excellence Koné pour sa nomination en qualité d’ambassadeur et d’adresser ses salutations au Président du Faso et au peuple burkinabè.

En retour, Son Excellence Koné lui a transmis les salutations cordiales du Président du Faso, avant d’exprimer la disponibilité du Burkina Faso à travailler à la consolidation des relations entre les deux pays. Il n’a pas manqué de lui réitérer les félicitations du Président du Faso pour son élection à la Présidence de la République islamique du Pakistan en septembre 2018 et ses vœux de plein succès. Le souhait du Burkina Faso, a-t-il rappelé, est de voir les relations bilatérales se développer entre les deux pays à travers la conclusion d’accords de coopération dans les domaines de la culture, du commerce, de l’agriculture, de la santé, des mines, de l’éducation et de la sécurité, entre autres.

Réagissant à l’intervention de l’Ambassadeur Koné, le Président Arif Alvi a indiqué que la volonté de son pays, c’est de travailler à affermir les relations bilatérales entre les deux pays. Le Pakistan, a-t-il souligné, offre aujourd’hui beaucoup d’opportunités d’investissements et d’affaires qui l’engagent à renforcer ses relations commerciales avec le Burkina Faso, de même que sa coopération dans le domaine des mines et de la transformation du coton. La République Islamique du Pakistan, faut-il le rappeler, est quatrième producteur mondial de coton et dispose d’une grande expertise dans le domaine du textile. Le secteur coton emploie plus de 30% de la population active pour un pays qui comptait environ 207 millions d’habitants en 2017.

Dans le domaine de la défense et de la sécurité, le Président Alvi fera remarquer que nos pays restent confrontés aux mêmes défis de la lutte contre le terrorisme et toutes formes d’extrémismes. Le Pakistan, quoique puissance militaire détentrice de l’arme atomique, connait la menace terroriste depuis 2000. Aussi, conclura-t-il, son pays, en raison de son expérience dans la lutte contre ce fléau, soutiendra toute initiative allant dans le sens de la promotion de la paix et du vivre ensemble. Le Pakistan s’investit du reste dans les Opérations de maintien de la paix de l’Organisation des Nations Unies (ONU) en fournissant l’un des plus gros contingents.

Il convient de signaler que la cérémonie solennelle de présentation des lettres de créances a été précédée de la remise des copies figurées desdites lettres de créance au Directeur Général du Protocole d’Etat pour transmission au ministre des Affaires étrangères de la République islamique du Pakistan.

Ambassade du Burkina Faso à Islamabad
avec résidence à Koweït City

Côte d’Ivoire-Burkina : « Nous devons être solidaires pour combattre le terrorisme, la pauvreté et le sous-développement », exhorte le député ivoirien Kouadio Konan Bertin dit KKB

Sous les projecteurs ces dernières années, pour avoir clairement exprimé sa vision d’un nouvel ordre au sein de son parti politique, le PDCI-RDA, Kouadio Konan Bertin dit KKB, ne fait pas de mystère sur son ambition politique pour son pays, la Côte d’Ivoire. Une posture qui lui vaut une ‘’adversité’’ avec le président légendaire du PDCI-RDA, Henri Konan Bédié. Député et conseiller municipal, candidat à la présidentielle de 2015 en Côte d’Ivoire, l’homme se positionne également comme messager de l’intégration entre peuples africains, surtout ivoiro-burkinabè. C’est d’ailleurs à ce dernier titre qu’il a séjourné au Burkina sur invitation de l’association African Golden pour une communication sur le ‘’rôle de la jeunesse dans l’intégration africaine : cas du Burkina et de la Côte d’Ivoire’’. Par cette interview qu’il a accordée dans la matinée de samedi, 30 mars 2019 à son pied-à-terre, KKB n’a pas fait de la langue de bois sur les questions relatives à sa carrière politique, son rapport actuel avec Henri Konan Bédié, la classe politique ivoirienne, aux relations ivoiro-burkinabè, etc. Interview !

Lefaso.net : Après vous êtes présenté à la présidentielle de 2015, vous êtes aujourd’hui, député et conseiller municipal. Comment appréciez-vous, vous-même, votre parcours politique ?

Kouadio Konan Bertin (KKB) : Il y a une chose qu’il faut déjà observer : c’est qu’il y a une constance qui se dégage dans ma démarche. Tout ce que je fais, je le fais autour du PDCI-RDA, je le fais au nom du PDCI-RDA, je le fais pour le PDCI-RDA. Mais, le PDCI-RDA étant lui-même au service de la Côte d’Ivoire, je le fais donc, par voie de conséquence, pour mon pays, la Côte d’Ivoire. J’ai effectivement créé, à l’époque, la CERAC, quand j’étais étudiant.

Ce n’était pas forcément en opposition à la FESCI. J’ai voulu passer à travers cette action-là, un autre message. C’est vrai, en 1990, il y avait déjà des problèmes à l’Université ; parce que, vous imaginez, le président Félix Houphouët-Boigny, à l’indépendance, s’était donné un défi : former massivement des jeunes Ivoiriens, des cadres ivoiriens pour construire la Côte d’Ivoire de demain (c’est-à-dire aujourd’hui). Il a consacré plus de la moitié du budget de l’Etat à la formation.

A l’époque, c’étaient les Dahoméens (Béninois, ndlr), les Sénégalais qui enseignaient en Côte d’Ivoire, les Ivoiriens. Nous n’avions même pas un seul instituteur ou cadre supérieur en Côte d’Ivoire. Dans un tel contexte, on ne peut pas bâtir et construire la Côte d’Ivoire, on ne peut pas aller au développement. Donc, Houphouët avait déjà comme priorité, la formation. Et il a connu un succès dans ce domaine, de telle sorte que, de 60 à 70, en l’espace de dix ans seulement, Houphouët a renversé toutes les tendances.

Désormais, quand vous regardez bien, tous nos frères de la sous-région, c’est dans nos écoles, nos Universités que tous venaient pour acquérir la connaissance. Formidable ! Mais, les infrastructures n’ont pas suivi à un moment donné ; les cars (transport) étaient gratuits, tous les étudiants étaient boursiers…). Mais tant qu’ils n’étaient pas en trop grand nombre, l’Etat pouvait supporter cela. Mais il se trouve qu’en 90 déjà, nous avons franchi la barre de 100 mille étudiants, et sans qu’il n’y ait de nouvelles universités et amphithéâtres construits.

Du coup, ça a commencé à être exigu et posait problème (peu de bus pour le transport pour trop d’étudiants, peu de logements, d’amphithéâtres pour accueillir les étudiants). Dans ces conditions-là, naît la contestation. Alors, l’opposition naissante, le FPI (Front populaire ivoirien) et autres, qui n’avaient visiblement pas d’arguments contre Félix Houphouët-Boigny, se sont donc arc-boutés sur les revendications des étudiants, pour essayer de mettre à mal le pouvoir (de Félix Houphouët-Boigny).

Et les étudiants, dans ce syndicat appelé FESCI, à l’époque, donnaient un autre message : tous les jours on cassait, on bloquait l’école, on brûlait. Je n’ai jamais compris cette logique qui veut qu’en voulant revendiquer beaucoup de bus, on brûle déjà l’existant. Je n’ai jamais compris cette logique qui veut qu’en voulant revendiquer plusieurs amphithéâtres, on brûle déjà l’existant. Je n’ai jamais compris cette logique qui veut qu’en revendiquant et en voulant la sécurité sur le campus, on tue des policiers. Je n’ai jamais compris cette logique comme moyen de communication, je me suis opposé à cela ; parce que, pour moi, l’université, c’est la première industrie d’une nation.

Quand on la met au service du mal, elle produit ce qu’on a connu récemment : la guerre. Quand vous regardez, la guerre que nous avons connue, quand la Côte d’Ivoire était coupée en deux, qui sont ceux qui ont alimenté la guerre ? Au nord, ce sont les éléments de la FESCI (Fédération estudiantine et scolaire de Côte d’Ivoire), au sud ce sont les éléments de la FESCI.

Mais, si on leur a appris à manipuler les couteaux, les machettes sur le campus, il ne faut pas s’étonner par la suite de les voir manipuler des kalachnikovs. C’est ce que je redoutais. Et c’est pour cela que j’ai essayé de communiquer derrière autre chose, en disant aux jeunes ivoiriens qu’on peut se faire entendre autrement. Non, pas en brûlant. Non, pas en cassant. La braise et la casse ne sont pas un bon moyen, un bon langage de communication. Et ça, je m’y suis toujours opposé. Je n’aime pas la violence. J’ai hérité cet esprit de la philosophie politique de Félix Houphouët-Boigny ; j’aime la paix, j’aime le dialogue.

Dans le dialogue, tout est possible, on peut tout obtenir. Et c’est à cela que je crois et qui fonde ma démarche. En fin de cycle, il y a un coup d’Etat militaire en Côte d’Ivoire, et c’est mon parti qui en est victime, le président Henri Konan Bédié. A cette époque, je ne dis pas forcément que Bédié était irréprochable ; il peut se faire qu’on ait des choses à lui reprocher à cette époque.

Mais, je dis, dans une démocratie, et dans un peuple civilisé, ce n’est pas par les armes qu’on assure l’alternance. J’ai été malheureux, de voir des milliers de jeunes Ivoiriens, danser pour célébrer le coup d’Etat de 99 (coup d’Etat qui a renversé le président Henri Konan Bédié, ndlr). Voyez-vous, Houphouët-Boigny aimait dire : je préfère l’injustice au désordre.

Parce que l’injustice, quand on s’en rend compte, on peut la réparer. Mais, le désordre, on sait quand il commence, mais on ne sait jamais quand il s’arrête. La preuve, depuis 99 qu’on a ouvert la boîte de pandore, nous voici aujourd’hui : coup d’Etat manqué, des rébellions, des crises…, plein de morts.

C’est cela que nous ne voulons pas dans notre pays. La Côte d’Ivoire a une culture de paix, un peuple de tolérance, une terre d’hospitalité, terre d’espérance. On ne peut pas inviter les gens à venir prospérer sur notre sol, en les effrayant chaque fois avec des couteaux, des machettes, en faisant la guerre, etc. Non, ce n’est pas ça notre destin. Donc, comme vous voyez, j’ai une ligne, un parcours politique, un profil de carrière, que je veux donner aux Ivoiriens. C’est pourquoi, je ne veux pas être parmi les transhumants ; je ne connais qu’un seul parti : le PDCI-RDA. Et mon souhait, c’est de rester, définitivement, dans ce parti.

Lefaso.net : Le diagnostic que vous faites de l’université ivoirienne peut s’observer dans la quasi-totalité des universités africaines. Est-ce un échec des dirigeants ?

KKB : Oui, on peut le dire ainsi ; parce qu’on juge l’arbre à ses fruits. Si considère que ces jeunes gens qui cassent sont les fruits de l’éducation de nos aînés, oui, c’est leur responsabilité. Mais, c’est une réalité partagée, elle est collective. Vous suivrez qu’en France, ces derniers temps, il y a l’avènement des « gilets jaunes ». Mais avant ça, vous n’allez pas me dire dans les sociétés françaises, occidentales, il n’y a pas aussi de difficultés ! Mais pourquoi, eux, ils ne cassent pas, ne brûlent pas. Peut-être maintenant ont-ils essayé de copier ce qui se passe chez nous, je n’en sais rien.

Lefaso.net : Vous êtes convaincu que les dirigeants actuels du parti, PDCI-RDA, doivent passer la main dans la dynamique d’un rajeunissement. Qu’est-ce qui fonde votre perception ?

KKB : Déjà, le dernier congrès, auquel j’ai participé, a eu pour thème : « Le PDCI-RDA face aux nouveaux défis : renouveau, rajeunissement et renaissance ». Le thème du congrès reflète les aspirations d’une partie des militants. Ça veut dire que le parti a un besoin de renouveau, de rajeunissement, de renaissance.

Mais, si on parle de « renaissance », ça veut dire que dans notre conscience, le PDCI-RDA est mort. Est-ce que ceux qui l’ont tué sont ceux-là qui peuvent le faire renaître ? Non. On ne peut pas toujours prendre les mêmes et continuer. Et j’ai toujours pensé qu’on ne peut pas faire son temps et faire le temps des autres.

Il y a un temps pour tout. Notre pays, la Côte d’Ivoire, est composé de plus de 75% de jeunes, un pays potentiellement jeune. Comment expliquez-vous que c’est la petite minorité d’anciens qui soient à la tête ? Ces jeunes gens que vous avez passé le temps à former, qui ont acquis des connaissances, qui veulent les mettre au service d’un pays qui est en difficulté (un pays qui a besoin de ses bras valides pour le relever), où est-ce que vous les mettez ? C’est ma vision, c’est ma conviction : la classe politique ivoirienne doit maintenant songer à se rajeunir.

Lefaso.net : Quelle est la légitimité de votre combat au sein de votre parti, notamment au sein de la frange jeune ?

KKB : Il n’y a qu’à regarder un peu le malaise qui se vit aujourd’hui un peu partout. Qu’est-ce qui divise Soro Guillaume et Alassane Ouattara ? Regardez vous-mêmes, je n’invente rien du tout.

Lefaso.net : Quels sont aujourd’hui vos rapports avec Henri Konan Bédié ?

KKB : Ce sont des rapports de père à fils. Nous resterons toujours de telle façon, on ne peut pas les modifier, on ne peut pas les changer ; parce que je n’ai pas demandé à naître à Bocanda, lui non plus n’a pas demandé à naître là. Il est mon père et il restera ainsi, tout le temps.

Lefaso.net : Il y a ce média international qui, parlant de vous, disait que KKB est « le fils qui veut tuer le père » !

KKB : Jamais ! Chez nous, le fils ne tue jamais le père. Et le président Bédié sait que je n’ai jamais été animé de la volonté de le tuer. Tout ce que j’ai toujours fait, je l’ai fait dans son intérêt, dans l’intérêt du PDCI-RDA, dans l’intérêt de la Côte d’Ivoire, parce que ce qui va dans l’intérêt d’Henri Konan Bédié va dans l’intérêt du PDCI, ce qui va dans l’intérêt de la Côte d’Ivoire, va dans ses intérêts. C’est ce Bédié-là que j’ai aimé, que je continue d’aimer. Pas autre chose.

Lefaso.net : Depuis le dernier congrès auquel vous avez participé, en 2013, avez-vous échangé avec le président Henri Konan Bédié ?

KKB : Oui, plusieurs fois. Nous nous voyons quand c’est possible. Nos rapports ne peuvent pas changer. J’ai connu véritablement le président Bédié dans les moments difficiles. Je ne suis pas de ceux qui ont bénéficié de ses largesses dans la vie, j’aurais été heureux, si j’avais eu cette occasion. Donc, je n’ai pas aimé Henri Konan Bédié pour ce qu’il m’a fait comme bien, je l’aime parce que je l’aime. Je l’aime parce qu’Houphouët l’a choisi pour lui succéder, et je ne veux pas faire partie de ceux qui contestent le choix de Félix Houphouët-Boigny.

C’est comme cela que, quand il y a eu le coup d’Etat de 99, alors que tout le PDCI-RDA, y compris les anciens collaborateurs d’Henri Konan Bédié, ceux-là mêmes qu’il avait élevés au rang de ministres, l’avaient rejeté et mis en congés du PDCI-RDA, j’ai créé effectivement le MNG (Mouvement de la nouvelle génération) du PDCI-RDA, parce qu’à l’époque, je n’appartenais à aucune structure du parti.

Il me fallait donc un instrument, un creuset pour rassembler les jeunes du PDCI-RDA, pour revendiquer que Bédié reste à la tête du parti, et qu’il revienne d’exil ; parce qu’il devait demeurer une réalité vivante et incontournable en Côte d’Ivoire. On a réussi cette mission, Bédié est rentré d’exil, de façon extraordinaire. Lui-même le sait, l’accueil qui lui a été réservé ; parce qu’à cette époque, les Ivoiriens considéraient, en quelque sorte, qu’il était un martyr.

Or, vous savez que les peuples ont toujours un faible pour les martyrs. Il est donc rentré d’exil, seulement deux ans après (1999-2001), de façon triomphale. Le boulevard était donc ouvert. Malheureusement, à cause de la guerre, on a dû attendre dix ans pour aller à des élections, qui n’ont pas marché. Lui-même dit avoir été spolié de 600 mille voix, en 2010.

Pourtant, le président de la CEI (Commission électorale indépendante) a été désigné par le président Henri Konan Bédié. Comment est-ce donc possible qu’on spolie 600 mille voix au président Bédié, alors que le président de la CEI est supposé être son homme ? C’est possible qu’il le fasse. Mais, quand le temps vient de renouveler les hommes, le président Bédié ramène encore le même à la CEI, qui va encore diriger.

Ça me pose un problème. Le divorce (pour ne pas dire les incompréhensions) est intervenu entre nous au dernier congrès ordinaire auquel j’ai participé (octobre 2013, ndlr). Je suis de ceux qui pensent qu’un militant doit être discipliné, et il faut respecter les décisions du congrès, qui est l’instance suprême du parti. Nul n’a le droit de contester les décisions d’un congrès. Si vous avez des idées, c’est au congrès qui, une fois adopte une décision, il faut y obéir.

C’est parce que le président du parti a été élu au congrès, que nous le respectons. Si nous respectons le président du parti, qui tire sa légitimité du congrès, nous devons aussi veiller à appliquer strictement les résolutions du congrès. C’est ce qui nous a opposés. En 2015, le congrès décide que nous ayons un candidat, un militant actif. On présente le président Bédié, nous l’avons tous acclamé.

Nous sortons de là, et le président, que je respecte pourtant, se retire seul dans son village, et il décide de piétiner les décisions du congrès, pour faire d’Alassane Ouattara, le candidat du PDCI-RDA. J’ai beau aimé Alassane Ouattara, il n’est pas militant du PDCI-RDA, encore moins militant actif de ce parti. Donc, il ne rentre pas dans le canevas que le congrès a décidé, il ne peut pas être candidat du PDCI-RDA. C’est aussi simple que cela.

Ce d’autant que, un parti politique n’a de raison d’exister que parce qu’il veut aller à des élections présidentielles. Si nous mettons nos militants en ordre de bataille, qui vont consentir des sacrifices, et quand le moment arrive, on dit qu’ils ne vont pas aux élections. Un parti qui ne va pas à des élections présidentielles est appelé à mourir.

Or, je suis attaché au PDCI-RDA, je ne veux pas qu’il disparaisse. C’est pourquoi, malgré moi (je dis bien, malgré moi), j’étais obligé d’aller contre les décisions du président du parti, et croyez-moi, ça a été, dans ma jeune carrière d’homme politique, une des décisions que j’ai eues du mal à prendre.

Mais j’ai dû prendre cette décision pour le PDCI-RDA et pour la Côte d’Ivoire. Aujourd’hui, les faits sont là, ils me donnent raison, je ne regrette pas. Cela ne fait pas de moi, un militant indiscipliné, encore moins un militant impoli ; ça fait de moi un militant éclairé, qu’on gagnerait à écouter de temps en temps.

Lefaso.net : Des noms de personnalités, tels que l’ancien Premier ministre Charles Konan Banny et même Soro Guillaume (qui viserait 2020) sont associés à votre combat. Quelle est votre réaction sur ces observations ?

KKB : Non, je suis toujours autonome. Je suis autonome dans ma tête, je ne suis pas un instrument, on ne me manipule pas. Quand je pense quelque chose, je le dis. Quand je pense quelque chose, je le fais. Personne ne me manipule. Derrière mon combat, se trouve le PDCI-RDA, tout court. Et Je dirai, les Ivoiriens.

Lefaso.net : Dans quelle posture souhaiteriez-vous être en 2020 (candidat) ?

KKB : Ce que je souhaite, c’est que mon parti revienne au pouvoir. Le PDCI-RDA a longtemps végét, je souhaite qu’il revienne maintenant au pouvoir. Des cadres pour ramener le PDCI au pouvoir, il y en a au sein du parti, ils sont nombreux. Pourvu qu’on respecte simplement les règles au sein du parti pour désigner un candidat et que tous les autres se mettent autour de lui et le tour est joué.

Lefaso.net : Des organisations internationales disent craindre un cas similaire à 2010-2011. Comment voyez-vous l’élection présidentielle à venir ?

KKB : Notre peuple est capable de sursaut. Notre classe politique doit être aussi capable de sursaut et de génie. Plus jamais, la Côte d’Ivoire ne doit servir au monde, ce qu’elle a servi en 2010. C’est notre responsabilité, nous sommes condamnés à réussir cela. Ce qui passe par une CEI véritablement indépendante, au moins consensuelle, de sorte que tout le monde accepte le verdict qu’elle va donner en 2020. Si nous réussissons à le faire, et dans une gestion transparente, cela fera du bien à notre pays.

Alors, tous ceux qui ont des ambitions pour la Côte d’Ivoire, c’est leur droit. Que chacun aille à la compétition et que le meilleur gagne. Si le meilleur gagne dans ces conditions, c’est la Côte d’Ivoire qui aura gagné. On n’a pas le droit de vouloir laisser en héritage à nos enfants, la guerre. On ne peut pas présenter ce visage où à la veille de chaque élection, ce sont des angoisses pour nos populations. A cette allure-là, on ne va pas rassurer les investisseurs, qui doivent nous aider à relever le pays. Il y a une certaine embellie, me semble-t-il.

Mais ça ne peut continuer que si nous continuons à soutenir la paix et la stabilité. C’est notre responsabilité, la responsabilité de la classe politique ivoirienne. Nous sommes condamnés à offrir ça au monde et à rassurer nos enfants sur leur avenir. Cela veut dire que la question de la CEI ne doit plus être biaisée ou politisée. Il faut donner à la Côte d’Ivoire, un instrument pour des élections crédibles, transparentes, qui apaisent définitivement. Ça, nous sommes obligés, qui que nous soyons, de regarder ces choses-là avec sérénité et par amour pour la Côte d’Ivoire.

J’ai toujours conseillé le dialogue. Les marches, les sit-in, les agressions, les oppositions, les lacrymogènes…, ça suffit. Nous pouvons nous parler. Nous ne sommes pas des ennemis. Ne donnons pas l’impression qu’en C’ôte d’Ivoire, si on fait la politique, on ne peut pas fraterniser. Avant d’être militants de parti politique, nous sommes d’abord Ivoiriens. Que faisons-nous de notre fraternité ? Parlons-nous. Le dialogue, c’est l’arme des forts.

Lefaso.net : Le concept d’« ivoirité » refait progressivement surface ces derniers temps en Côte d’Ivoire dans les débats. Comment expliquez-vous cela, quand on sait qu’il a été à la base des crises ces dernières années ?

KKB : Mais c’est un concept qui ne peut plus affecter le débat. Quelques nostalgiques peuvent en parler, peut-être, mais c’est loin derrière nous. La Côte d’Ivoire n’a jamais été un pays xénophobe. Celui qui est assis à côté de vous là, c’est un Burkinabè, qui ne vit pas ici, il vit à Abidjan, c’est mon photographe (Jean-Baptiste Bado, membre de son service de communication, ndlr).

Demandez-lui si on a des problèmes de ce type en Côte d’Ivoire. Bien au contraire, ce pays-là, qui a ouvert ses bras, qui a accueilli tout le monde, qui a éduqué, ne peut pas être payé en monnaie de singe. La Côte d’Ivoire, ce n’est pas ce qu’il faut retenir d’elle, ce n’est pas un pays xénophobe. C’est une terre d’hospitalité, elle reste une terre d’hospitalité. C’est une terre d’espérance et elle reste une terre d’espérance.

Lefaso.net : On ne sait pas s’il faut le qualifier de xénophobie, mais n’empêche que le concept d’ « ivoirité » est une réalité !

KKB : Le concept d’ « ivoirité », on ne va pas remuer le couteau dans la plaie. Oui, ceux qui l’ont créé disent que c’est un concept culturel. D’autres en ont fait un autre instrument. Ceux qui l’ont créé disent qu’il a été galvaudé. On ne va pas rester éternellement dans ce faux débat. Je pense qu’il faut qu’on avance, parce que la réalité est là et pour l’attester, les gens vivent bien en harmonie en Côte d’Ivoire.

Je ne connais pas de peuple qui fuit le pays parce qu’il est xénophobe. Tous les jours, les gens vont à Abidjan, venant de partout. Mais quel est ce pays qui est considéré comme un enfer et les gens continuent toujours d’y aller, c’est quand même curieux et paradoxal. Faisons la politique autrement. On se cache derrière ces faux débats quand on n’a pas d’arguments politiques.

Lefaso.net : Les hommes politiques doivent-ils arrêter donc de tirer sur ces ficelles !

KKB : Il faut arrêter ça. Ça ne grandit personne, ça ne nourrit personne (enfin, ça peut nourrir quelques-uns, mais pas toute la Côte d’Ivoire).

Lefaso.net : En séjour au Burkina, vous avez rencontré de nombreuses personnalités burkinabè, notamment politiques (de la majorité comme de l’opposition). Qu’est-ce qui justifie une telle démarche et quel enseignement tirez-vous de vos différents échanges avec les politiques surtout ?

KKB : D’abord, je suis un enfant d’Houphouët. Je suis PDCI-RDA. Quand vous interrogez notre histoire, elle est commune. Il n’y a pas de Côte d’Ivoire sans Burkina. Il n’y a pas de Burkina sans la Côte d’Ivoire. Nous sommes un peuple, comme je le résume, au même destin. De sorte que je considère que vous ne pouvez pas proposer à la Côte d’Ivoire, un projet politique crédible qui n’intègre pas le Burkina Faso, et vice-versa. La Côte d’Ivoire ne peut pas servir de base arrière pour déstabiliser le Burkina.

Le Burkina non plus ne peut pas servir de base arrière pour déstabiliser la Côte d’Ivoire. J’aime prendre une image simple. Vous savez, sur terrain de football, il y a deux équipes qui s’affrontent. On prend soin d’habiller les deux équipes. Chaque équipe dans un maillot, et les maillots sont de couleurs différentes. Tous ceux (joueurs, ndlr) qui portent le même maillot de même couleur, sont appelés des partenaires, et entre partenaires, il n’y a pas de tacles. Entre partenaires, on se fait la passe, on va vers le même but. La Côte d’Ivoire et le Burkina Faso sont deux peuples partenaires, il ne doit pas y avoir de tacles entre eux.

Nous devons donc nous faire la passe, être solidaires pour combattre le terrorisme, combattre la pauvreté, la misère, le sous-développement. C’est cela nous devons faire ensemble, dans la solidarité de nos intelligences, dans la conjugaison de nos efforts. C’est cela qui nous lie. Donc, je suis ici, pour me mettre à l’école de la démocratie burkinabè.

Je suis ici pour venir connaître, véritablement, le peuple burkinabè ; parce que moi aussi, j’aspire un jour, diriger la Côte d’Ivoire. J’ai un projet pour mon pays, mais qui doit intégrer le Burkina. Cela suppose que je dois connaître le Burkina. Houphouët-Boigny a réussi parce qu’il avait ici des relations solides : Maurice Yaméogo, Ouezzin Coulibaly et j’en passe ! Nous devons perpétuer cela à travers les générations.

Moi aussi, je dois avoir ici, notre Maurice Yaméogo, notre Ouezzin Coulibaly…, de sorte à renforcer nos liens. Des liens qui sont naturels, par la géographie, par l’histoire. Je suis donc venu, dans le droit fil du chemin de Félix Houphouët-Boigny. Là, je peux dire que je suis sur les traces de Félix Houphouët-Boigny.

Lefaso.net : D’aucuns pensent que le Burkina et la Côte d’Ivoire doivent être la locomotive en matière d’intégration dans la sous-région. Mais la réalité est que Burkinabè et Ivoiriens sont considérés comme des co-épouses dans un foyer, un vivre-ensemble caractérisé par des crises. A votre avis, quels sont les leviers (les mécanismes) à promouvoir pour que l’intégration entre ces deux peuples répondent à l’idéal que vous prônez dans votre discours ?

KKB : Ensemble, il faut qu’on trouve ces mécanismes. Je n’en dirai pas plus.

Lefaso.net : Depuis l’insurrection populaire, octobre 2014, l’ancien président Blaise Compaoré vit en Côte d’Ivoire. Partagez-vous cette présence en terre ivoirienne ?

KKB : Ce n’est pas la première fois qu’on accueille. La Côte d’Ivoire, c’est une terre d’espérance, terre d’hospitalité. Tous ceux qui ont des difficultés dans leur pays peuvent trouver refuge en Côte d’Ivoire. Et c’est cela notre tradition, ça ne date pas d’aujourd’hui. Donc, Compaoré ne fait pas l’exception. Cela fait cinq ans qu’il est en Côte d’Ivoire, s’il n’y est pas à l’aise, je pense qu’il allait chercher une autre destination.

Lefaso.net : L’avez-vous déjà rencontré ?

KKB : Pas encore.

Lefaso.net : A vous de conclure l’interview !

KKB : Je souhaite que nous puissions, la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso, réchauffer nos liens d’amitié. Nous convaincre mutuellement que nous sommes condamnés à avancer ensemble, à regarder dans la même direction. Laisser derrière nous les erreurs du passé. Reconstruire et donner espoir à nos deux peuples, qui attendent beaucoup de leur classe politique. C’est notre obligation morale de conduire ces deux peuples vers des lendemains meilleurs. C’est possible. Mais cela ne peut se faire que dans la concorde, l’entente, la fraternité. Laissons derrière nous, ces passés douloureux. Construisons l’avenir avec beaucoup plus de sérénité, dans la confiance retrouvée.

Interview réalisée par Oumar L. Ouédraogo
Lefaso.net

Crédit photo : Jean-Baptiste Bado, service communication KKB

Coopération : La Caisse nationale d’assurance maladie universelle du Burkina s’inspire de l’expérience ivoirienne

La Caisse nationale d’assurance maladie universelle (CNAMU) du Burkina et la Caisse nationale d’assurance maladie (CNAM) de la Côte d’ivoire ambitionnent de renforcer leur partenariat. Cela s’est traduit ce jeudi 28 mars 2019, par la signature d’une convention de coopération entre les deux institutions.

« Nos deux pays sont des pays frères qui interagissent déjà dans le cadre d’une coopération bilatérale et l’acte de ce jour fait partie des éléments qui vont animer cette collaboration », a signifié le directeur général de la Caisse nationale d’assurance maladie de la Côte d’ivoire, Karim Bamba. A travers cet accord de coopération et de partenariat entre les deux institutions, le directeur général de la CNAM explique qu’il est question pour les deux pays, d’échanger les expériences et les bonnes pratiques pour la réussite d’un projet commun en construction.

Le directeur de cabinet du ministre en charge de la Fonction publique, Jean-Marie Sompoudgou, note que cette signature de convention intervient à un moment où la CNAMU du Burkina est en train de s’engager pour assurer les missions qui lui sont confiées. En effet, si l’institution qui est à ses débuts cherche encore ses marques, il estime que cette occasion d’asseoir un cadre juridique de coopération ne peut qu’être une occasion rêvée.

Ce, d’autant plus qu’il y a de l’expérience à avoir, des échanges à développer et des résultats à réaliser. « Les deux Caisses vont cheminer ensemble à partir de cette date historique et les expériences que nous avons déjà entendues de la part de nos amis ivoiriens sont assez riches et nous allons en profiter », s’est -il réjoui.

Le directeur général de la Caisse nationale d’assurance maladie universelle du Burkina, Dr Yves Justin Kinda, s’inscrit dans la même dynamique. Pour lui, les enjeux de cette coopération sont multiples et la Caisse burkinabè gagnerait beaucoup à apprendre auprès de son ainée. « La Côte d’ivoire a commencé son processus avant nous(…). Ils ont probablement développé des pratiques qui ont connu des difficultés que nous allons rencontrer, il faut donc en tirer leçon pour éviter de commettre certaines erreurs et perdre du temps dans l’opérationnalisation », a-t-il indiqué.

Puis de poursuivre, qu’il n’y a rien de plus valorisant pour un travail aussi technique que d’apprendre des expériences du terrain. « Tout peut être beau, bien écrit sur le papier, mais nous avons la chance que la Caisse ivoirienne soit un peu notre laboratoire », a-t-il relevé.

Le processus entamé en 2016

Si le processus de l’assurance maladie universelle a été entamé depuis 2008 dans la plupart des pays de la sous-région, le démarrage au Burkina, selon Yves justin Kinda, a été un peu difficile. En effet, dit-il, il a fallu attendre 2016 pour assister au lancement du processus avec la gratuité des soins pour les femmes enceintes et les enfants de 0 à 5 ans.

Toutefois, explique le premier responsable de la Caisse nationale d’assurance maladie universelle, « la difficulté aujourd’hui, c’est d’élargir les soins aux autres catégories de la population, mais les contingences sécuritaires de notre pays font que dans les discussions budgétaires, la priorité est accordée à d’autres secteurs vitaux (…) ». Et d’ajouter : « Bientôt, nous espérons que d’autres questions, dont celle relative à l’assurance maladie, seront ramenées sur la table et nous allons trouver des solutions concernant les grandes difficultés, notamment le financement ».

Notons que la partie ivoirienne a lancé la phase expérimentale de l’assurance maladie en avril 2017. Elle entend démarrer le projet avec l’ensemble de la population dès le mois de juillet 2019 pour le prélèvement des cotisations. Le démarrage des prestations au profit de la population est prévu pour octobre 2019.

Nicole Ouédraogo
Lefaso.net

Traduire le site en ... »
WordPress Appliance - Powered by TurnKey Linux