Réduire la pauvreté et la vulnérabilité des enfants dans les régions de la Boucle du Mouhoun, du Centre-Nord, du Nord et de l’Est. C’est ce qui a prévalu ce jeudi 4 avril 2019, à la signature d’une convention de financement entre le gouvernement suédois et l’UNICEF. Cet accord d’une valeur d’environ 10 milliards de francs CFA, permettra de mettre en place un programme de protection sociale sensible à l’enfant dans 15 communes du Burkina Faso.

Au total, ce sont 3700 ménages dont 11 100 enfants (50% de garçons et 50% de filles) dans 15 communes du Burkina, qui vont bénéficier de ce programme de protection sociale sensible à l’enfant. Dans la pratique, ledit programme entend lutter contre la pauvreté multidimensionnelle afin d’améliorer la réalisation des droits des enfants et renforcer le dispositif national de protection sociale en vue d’aboutir d’ici à 2022 à la mise en place d’un socle de protection sociale au Burkina Faso.

En effet, explique la représentante résidente de l’UNICEF au Burkina Faso, Dr Anne Vincent, au moment où la pauvreté monétaire de la population burkinabè est estimée 40, 1%, celle des enfants est encore plus élevée, à 45, 3%. Pis, selon elle, une autre forme de pauvreté affecte gravement les enfants, il s’agit de la pauvreté non monétaire multidimensionnelle.

« Pour un enfant, on considère que ce n’est pas le fait d’avoir de l’argent en main qui est important , mais d’avoir accès à tous les services qui répondent aux droits des enfants, notamment l’accès à l’éducation, à la santé, à la nutrition, à l’eau et l’assainissement , etc. », a-t-elle signifié, précisant que ce type de pauvreté est très élevé dans certaines régions du pays, comme celle de la Boucle du Mouhoun, l’Est, le Nord et le Centre- Nord.

En réponse, l’UNICEF et ses partenaires dont le gouvernement suédois, ont initié ce programme qui ambitionne de relever le niveau de bien-être des enfants. Cela implique un travail multisectoriel sur tous ces facteurs qui affectent leur survie. « Nous allons travailler avec Save the children international et un gros de travail de monitorage sera mis en place dans le pays pour la première fois. On aura un appui technique du centre de recherche de l’UNICEF pour le monitorage et l’évaluation », a indiqué l’ambassadrice des enfants.

Le registre unique des personnes vulnérables

Dans le cadre de l’exécution de ce programme, la représentante de l’UNICEF confie que des mesures ont été prises pour que les bénéficiaires puissent en profiter. Il est notamment question de l’établissement d’un registre unique des personnes vulnérables. Ce registre, selon Anne Vincent, est un outil fédérateur qui permettra de lister dans chaque commune, les personnes les plus vulnérables identifiées sur des critères spécifiques.

« On ne veut pas qu’une certaine aide aille vers des gens qui sont mieux financièrement », a-t-elle relevé. Puis de poursuivre : « Quand on met en place un programme basé sur le transfert de fonds vers les familles vulnérables, Il est très important de cibler les vrais bénéficiaires, de faire ensuite du monitorage pour voir s’il n’y a pas eu de fuite des fonds qui ont été distribués , mais aussi de voir si cet argent qui a été donné aux familles et va vraiment vers les enfants ».

Partenaire financier de l’UNICEF dans la cadre de ce programme, la chargée d’affaires de la Suède, Mia Rimby, a émis le souhait que ce programme puisse permettre de rompre avec la chaîne de pauvreté multidimensionnelle. Mieux, de donner la possibilité aux parents de d’offrir un meilleur avenir aux enfants.

Le Secrétariat permanent du Conseil national de protection sociale, représenté par Moussa Zorom, s’est réjoui de cet accord qui intervient au moment où le Burkina est en train d’amorcer la construction d’un socle de protection sociale.

En rappel, ce sont 15 communes du Burkina qui vont bénéficier du présent programme. Il s’agit de cinq communes de la région de la Boucle du Mouhoun (Boromo, Dédougou, Kona, Safané et Yé) ; quatre du Centre-Nord (Zimanga, Dargo, Pensa et Korimoro) ; trois du Nord (Pilimpikou, Kossouka, Bassi) ; trois communes de la région de l’Est ( Madjoari, Tansarga, Namounou).

Nicole Ouédraogo
Lefaso.net