Genève, 3 juillet 2024.

En marge de la 56e session du conseil des droits de l’homme, qui se tient du 18 juin au 12 juillet 2024 à Genève en Suisse, le Haut-Commissariat des Droits de l’Homme (HCDH), le programme conjoint UNFPA-UNICEF sur la limitation des mutilations génitales féminines, « Equality Now » et la Mission permanente du Burkina Faso ont organisé un événement parallèle pour sensibiliser aux mutilations génitales féminines transfrontalières et transnationales.

Avec pour thème, « Stratégies efficaces pour lutter contre les mutilations génitales féminines transfrontalières et transnationales », ce cadre d’échange a offert une plateforme de discussion aux différentes parties prenantes, y compris les États, les agences de l’ONU et les organisations de la société civile.

Le Burkina Faso a coorganisé cette rencontre en raison de son leadership sur la question des mutilations génitales féminines (MGF) au conseil des droits de l’homme. Depuis 2014, le Burkina Faso est le porte-plume des résolutions sur les MGF soumises au conseil des Droits de l’Homme par le groupe africain. Des résolutions qui, depuis cette date, ont connu quatre mises à jour dont la dernière adoptée en 2022 portait sur la pratique transfrontalière et transnationale de la pratique.

À cet effet, Madame Eliélé Nadine TRAORE BAZIE, Ambassadeur Représentante Permanente Adjointe, Chargée d’affaires a.i., a partagé l’expérience du Burkina Faso en matière de lutte contre les MGF. Elle a tout d’abord rappelé que « le Burkina Faso totalise sur le plan législatif, près d’une trentaine d’années de lutte contre les violences faites aux femmes et aux filles, à travers l’adoption depuis le 13 novembre 1996 de la loi n°043/96/ADP portant répression de la pratique des mutilations génitales féminines ».

Elle a, en outre, fait un tour d’horizon sur toutes les initiatives qui ont été développées et mises en œuvre en vue de prévenir et de combattre les MGF sur le plan national. Parmi ces mesures, figure en tête de liste, « la Stratégie nationale 2022-2026 pour l’élimination des mutilations génitales féminines au Burkina Faso et son plan d’action, qui a pour objectif général d’accélérer l’élimination des mutilations génitales féminines dans le pays », a-t-elle expliqué.

Elle a enfin énuméré quelques stratégies propres au Burkina Faso pour adresser efficacement la question des MGF. Il s’agit de :

  • La coopération internationale et régionale
  • L’importance de l’éducation et de la sensibilisation
  • La place de la législation et l’application des lois
  • Le plaidoyer
  • Le maintien des survivantes et l’engagement communautaire

En dépit des nombreux efforts consentis par l’État burkinabè et ses partenaires en vue d’adresser efficacement la pratique des MGF, notamment en ce qui concerne la pratique transfrontalière et transnationale, l’Ambassadeur Représentante Permanente Adjointe a relevé que des difficultés persistent. Il s’agit, entre autres, de :

  • La situation sécuritaire difficile avec son corolaire de difficulté d’accès à certaines localités et de déplacement continu des populations
  • La résistance des communautés quant à l’abandon total de cette pratique
  • Le rabattement de l’âge à l’excision (0-5 ans)
  • La faible appropriation de la lutte par les collectivités territoriales
  • La réticence des populations à signaler les cas de violence et d’abus
  • L’insuffisance des ressources matérielles et financières

Cette rencontre parallèle a été l’occasion pour plusieurs parties prenantes de faire part de leur vision et engagement concernant l’éradication des MGF. Il s’agit notamment du HCDH, qui a présenté des conclusions du rapport sur les mutilations génitales féminines transfrontalières et transnationales, du FNUAP, qui a présenté le travail du programme conjoint FNUAP-UNICEF sur l’élimination des mutilations génitales féminines, de la direction exécutive du Comité gambien sur les pratiques traditionnelles affectant la santé des femmes et des enfants (GAMCOTRAP), qui a mis en lumière les mutilations génitales féminines transfrontalières et de la directrice exécutive de l’ONG Sahiyo, États-Unis, qui, en sa qualité de survivante des MGF, a mis en lumière le problème des mutilations sexuelles féminines transnationales.

Il faut donc retenir tout l’engouement qu’a suscité cet événement au regard de l’engagement du Burkina Faso quant à maintenir son leadership et de continuer de sensibiliser la communauté internationale. Les discussions ont, de manière générale, permis de renouveler l’engagement de la communauté des droits humains de Genève, sur l’importance de la problématique et les consultations prévues en 2025 en vue de la mise à jour de la résolution.

Ambassade, Mission permanente du Burkina à Genève