LEFASO.NET | Par Moussa DIALLO • lundi 4 juin 2018 à 14h00min
Présente à Ouagadougou pour des discussions avec le gouvernement burkinabè dans le cadre de la formulation du second compact du Millenium Challenge Corporation (MCC), la vice-présidente du MCC, Kyeh Kim, a visité, le 2 juin 2018, des installations de la Société nationale burkinabè d’électricité (Sonabel). Cette tournée l’a conduite successivement au poste 33/15 de Ouaga 2000 et à la Direction du transport de l’énergie, sise à Bogodogo. À l’issue de ces visites, l’hôte de marque s’est dit très contente de voir tous les progrès réalisés par les équipes de l’unité de coordination et de formulation. Aussi, elle n’a pas manqué d’apprécier le partenariat avec le Burkina. De bon augure pour le second compact ?
Les premiers responsables de la nationale de l’électricité du Burkina avaitrendez-vous avec une équipe du Millenium Challenge Corporation (MCC), le samedi 2 juin 2018. Non pas au siège de la Sonabel, mais sur deux sites du domaine du transport d’énergie, à savoir le poste 33/15 de Ouaga 2000 et la Direction du transport. Pour cette visite, Kyeh Kim, la vice-présidente du MCC, était accompagnée deAlicia J. Robinson-Morgan, directrice Afrique francophone au Département des opérations de compact ; Michael J. Simsik, directeur et chef d’équipe pays Burkina Faso ; ainsi que de Samuel T. Kaboré, coordonnateur national de l’unité de coordination de la formulation du second compact.
Le premier poste visité est une sorte de magasin de stockage d’énergie. « C’est un lieu qui reçoit l’énergie produite à partir de la centrale de Komsilga, et à partir de cet endroit, on redirige l’énergie produite dans des artères pour alimenter les différents quartiers à proximité de ce site », a expliqué Pascal Héma, le directeur du transport et du mouvement de l’énergie de la Sonabel. Dénommé poste de Ouaga 2000, il permet d’alimenter Ouaga 2000 et les quartiers environnants. « Aujourd’hui, la capacité de ce poste est dépassée. Il faut penser donc à augmenter sa capacité et cette augmentation passe par la création d’un poste de 90 000 volts (V). Donc, on va passer de sa situation actuelle qui est de 33 000 V à 90 000V. Ce qui augmente la capacité de stockage pour recevoir l’énergie et pouvoir rediriger une grande quantité d’énergie vers la clientèle. Ce poste permet d’alimenter les localités de Kombissiri jusqu’à Manga », a précisé Pascal Héma.
Nécessité de mettre à jour les logiciels
Le second site visité n’était autre que la Direction du transport d’où se fait la prévision de la demande et de l’offre, et où est surveillé le mouvement de l’énergie. « Il y a un besoin de mettre à jour le système qui permet de faire ce travail que nous appelons le SCADA, parce que celui que nous avons date de 2009 et comme ce sont des logiciels, ça évolue rapidement, d’où la nécessité de faire une mise à jour, et le gouvernement américain, à travers le MCC, veut financer des projets. Alors, nous cherchons à inclure cette mise à jour de notre système dans les projets à réaliser dans ce cadre », a confié le patron de cette direction stratégique. D’ailleurs, au niveau de cette direction, une communication sur des outils utilisés pour le diagnostic de l’énergie, leurs performances et leurs limites, a été faite à l’intention des visiteurs.
La vice-présidente du MCC se réjouit des progrès de l’unité de coordination
Après avoir souligné les progrès réalisés par les équipes de l’unité de coordination et de formulation du compact au Burkina, Kyeh Kim, vice-présidente du MCC, a précisé que le 2e compact va investir dans le secteur de l’énergie,et dans ce cadre, la Sonabel occupe une place centrale. « On espère qu’on va améliorer la situation de l’électricité pour que la population burkinabè bénéficie de notre investissement. On voit que l’énergie est extrêmement importante pour la croissance économique et c’est notre mandat. Je suis très contente du partenariat avec le gouvernement burkinabè et on espère qu’on pourra signer le compact avec le pays très bientôt », a-t-elle soutenu. Avant d’ajouter : « Il faut améliorer la situation de l’énergie dans ce pays parce qu’il y a un grand manque. Donc, on va voir ce qu’il faut faire dans l’assistance technique, dans les infrastructures… On a un budget limité mais on va essayer de travailler avec les autres investisseurs, avec les autres partenaires techniques et financiers pour booster le secteur de l’énergie au Burkina ».
- Pascal Hema, directeur de transport et mouvement d’énergie de la SONABEL
Se réjouissant de cette visite, François de Salle Ouédraogo, le directeur général de la Sonabel, a confié qu’une équipe de la Sonabeltravaille depuis plusieurs mois sur le projet. « Il est ressorti les axes sur lesquels le projet va agir, principalement au niveau de l’offre de l’énergie et de l’accès à l’énergie. Il y aura une part pour augmenter l’offre et une part aussi pour le transport et la distribution pour permettre à l’énergie d’aller vers les zones où il n’y a pas d’électricité, vers les populations pour qu’elles puissent avoir accès à l’électricité. Au-delà, il y aura une intervention pour permettre à ceux qui gèrent le système électrique d’avoir les compétences nécessaires pour pouvoir effectivement faire leur travail convenablement », a-t-il détaillé.
Cet accompagnement très attendu va permettre à la Sonabel d’améliorer l’offre énergétique, car le taux d’électrification au Burkina n’est que de 19% actuellement.
Moussa Diallo
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